Imaginez le scénario suivant: le soleil se lève sur une nouvelle journée de travail, et alors que les machines s’éveillent, prêtes à labourer, planter, ou récolter, elles sont accueillies non pas par la fermeté rassurante de la terre, mais par un marécage de boue et d’ornières.
Ce cauchemar logistique est une réalité pour de nombreux agriculteurs, confrontés aux défis imposés par les passages fréquents d’engins agricoles sur leurs précieux sols. Et ce, sur des chemins d’accès, ou même sur des aires de chargement, de stockage d’engins ou dans des zones où il y a besoin d’effectuer des travaux de raclage.
La portance des sols, ou la capacité d’un sol à supporter le poids des machines sans se déformer, est mise à rude épreuve lorsque les véhicules lourds deviennent la norme. Le poids des tracteurs n’a cessé d’augmenter ces dernières années. On est entre 4 à 6 tonnes en moyenne. Une moissonneuse-batteuse pèse, elle, 11 tonnes. Est-ce que tous vos sols résistent à cela sans problème si les passages deviennent fréquents ?
Poids lourds contre sol faible
Les conséquences d’un sol faible sont multiples et entravent sérieusement les opérations quotidiennes: des ornières profondes qui rendent le terrain impraticable, de vastes étendues de boue qui entravent le mouvement et même endommagent les équipements, et des difficultés d’accès en cas d’urgence ou pour les tâches routinières. Ces problèmes ne sont pas seulement des désagréments; ils représentent une perte de temps et de ressources, affectant directement la rentabilité et la durabilité des exploitations agricoles.
Il faut donc rendre votre sol portant.
Comprendre la portance des sols dans les espaces agricoles.
La portance du sol se définit d’un strict point de vue mécanique, par sa capacité portante. Il s’agit de sa résistance au tassement en fonction de la cohésion et des frottements internes. Ceci est le raisonnement de base en matière de terrassement.
Quelle pression par mètre carré mon sol est-il capable de supporter ? En kN/m2.
Ce n’est toutefois pas une mesure fixe; elle est influencée par plusieurs facteurs dynamiques qui peuvent changer au fil du temps et varier d’un endroit à l’autre.
Les facteurs affectant la portance des sols
1. Type de sol: Les sols argileux, par exemple, ont tendance à avoir une portance plus faible lorsqu’ils sont humides en raison de leur structure particulaire fine et de leur capacité à retenir l’eau. En revanche, les sols sableux peuvent offrir une meilleure portance, même dans des conditions humides, en raison de la taille plus grande et plus rugueuse de leurs particules. La structure du sol, qui se réfère à la façon dont les particules de sol s’agglomèrent, joue également un rôle crucial. Un sol bien structuré avec une bonne porosité peut supporter des charges plus lourdes.
2. L’humidité: L’eau a un impact significatif sur la portance du sol. Les sols excessivement humides peuvent voir leur portance considérablement réduite, ce qui entraîne un risque accru de compaction et de formation d’ornières. La gestion de l’eau sur les terres agricoles est donc cruciale, nécessitant un drainage adéquat pour éviter la saturation d’eau qui peut affaiblir la structure du sol.
3. Le trafic d’engins: La fréquence et le poids des machines agricoles traversant la zone (même et surtout quand il s’agit de champs) ont un impact direct sur la portance du sol. Des charges lourdes ou un trafic fréquent, surtout lorsque le sol est humide, peuvent compacter le sol et réduire sa portance.On peut ainsi planifier le trafic pour minimiser l’impact sur le sol, par exemple en utilisant des voies de circulation désignées et en évitant de travailler sur le sol lorsqu’il est excessivement humide.
4. Gestion des cultures et résidus: Les pratiques de gestion, telles que la rotation des cultures, le maintien des résidus de récolte sur le sol, et l’utilisation de cultures de couverture, peuvent influencer positivement la structure du sol et, par conséquent, sa portance. Les racines des plantes aident à maintenir la structure du sol, et les résidus de récolte peuvent réduire l’impact direct des gouttes de pluie et le ruissellement de l’eau.
5. La saisonnalité: Les variations saisonnières affectent également la portance du sol. Par exemple, les sols peuvent être plus vulnérables à la compaction au printemps lorsqu’ils sont humides de la fonte des neiges ou des pluies de printemps.
En résumé, la portance du sol est un équilibre délicat affecté par de multiples facteurs. Dans ces conditions, comment peut-on analyser les choses pour éviter le cauchemar
Comment étudier la portance de son sol ?
Voici les méthodes que vous pouvez utiliser :
1. Analyse Visuelle et Manuelle :
– Inspection Visuelle : Observez la présence d’ornières ou de zones compactées, de zones humides ou d’eau stagnante, et de plantes en mauvaise santé, ce qui peut indiquer des problèmes de portance.
– Test de la balle de sol : Prenez une poignée de sol humide et essayez de la rouler en forme de balle ou de serpent. Si c’est difficile, le sol peut être trop sec et compact, indiquant une faible portance. Si c’est facile et que le sol conserve sa forme, il peut avoir une bonne structure et une portance adéquate.
2. Utilisation d’un Pénétromètre :
– Un pénétromètre de sol est un outil utilisé pour mesurer la résistance du sol à la pénétration, ce qui est directement lié à sa portance. Il est enfoncé dans le sol, et la force nécessaire pour le pousser est mesurée. Des valeurs élevées indiquent une compaction et une faible portance.
3. Tests de Laboratoire :
– Des échantillons de sol peuvent être envoyés à un laboratoire pour des tests de compaction et de portance. Ces tests peuvent inclure la détermination de la densité apparente, la porosité, la teneur en eau, et la texture du sol, tous étant des indicateurs de la portance du sol.
4. Évaluation de la Teneur en Eau :
– La portance du sol peut varier considérablement avec sa teneur en eau. Les sols humides ont souvent une portance plus faible. Utilisez un tensiomètre ou un autre instrument pour mesurer la teneur en eau du sol régulièrement.
5. Consultation avec un Expert en Sols
– Pour une évaluation complète, il peut être utile de consulter un agronome ou un expert en sciences du sol. Ils peuvent effectuer des évaluations en champ, utiliser des équipements spécialisés, et fournir des recommandations basées sur les caractéristiques spécifiques de votre sol et vos objectifs de gestion.
Les experts d’ECOVEGETAL se tiennent aussi à votre disposition.
Ces informations sont aussi utiles du point de vue agronomique.
Notez que ce que vous apprendrez en comprenant ce qui fait la portance de votre sol pour résister à des engins sur des zones de passage spécifiques pourra aussi vous intéresser du point de vue agronomique.
Il y a de fortes chances que le sol de ces endroits soit assez proche de celui que vous cultivez. Et sur lequel vous faites aussi passer les tracteurs et les moissonneuses, mais à une fréquence moindre.
Or, là aussi la question de la portance du sol joue. Il en va de la santé de vos cultures et la durabilité de vos terres.
Selon Serge Augier, consultant en Agronomie Conseil et ancien conseiller à la Sepac sur l’agriculture de conservation des sols, la portance est l’un des paramètres qui crée la vraie dynamique du sol. « La portance, au même titre que la structure, la vie du sol et la matière organique, est un des éléments qui construisent le système sol, explique-t-il. S’il manque un de ces paramètres, il ne fonctionne plus ! », Si l’un de ces paramètres manque, le système ne fonctionne plus correctement.
Les conséquences d’une faible portance sont visibles et nuisibles. Elles se manifestent sous forme d’ornières profondes, de zones boueuses impraticables, et de difficultés d’accès aux champs, surtout en périodes humides. Ces problèmes peuvent entraver les opérations quotidiennes, augmenter les coûts d’entretien des machines et même affecter la santé globale des cultures.
Augier explique que la porosité du sol, créée par les racines pérennes des cultures et les galeries des vers de terre, est essentielle pour maintenir une bonne portance. Il est intéressant de noter que les lombrics, en particulier, jouent un rôle crucial en créant des manchons dans le sol, qui sont structurés, portants, et peuvent durer de trois à cinq ans sur un sol non travaillé. Ces manchons améliorent la structure du sol, favorisant ainsi la portance et le drainage, réduisant le besoin de méthodes artificielles comme l’installation de drains.
Cependant, le travail du sol traditionnel peut être contre-productif. Augier compare les pratiques agricoles aux méthodes utilisées dans le BTP, où la saturation en calcium actif du sol est utilisée pour tasser et stabiliser le sol. En agriculture, l’objectif est l’inverse; il faut favoriser la vie du sol et la croissance des légumineuses pérennes pour assurer son bon fonctionnement sans recourir à d’autres actions. Un sol ne peut pas être tassé s’il n’est pas travaillé.
En outre, l’augmentation de la matière organique dans les sols est essentielle. En France, selon Augier, il manque environ 4% de matière organique labile dans les sols, ce qui augmenterait la réserve en eau du sol de 25 à 30%, et également la portance. Cette matière organique contribue à la structure du sol, et donc à sa portance, sans nécessiter de travail du sol qui « tue la rhizosphère et ses champignons. »
Mais revenons à la façon dont vous pouvez renforcer la capacité portante de votre sol, à l’endroit précis du passage des engins agricoles.
Une fois que vous avez étudié la portance de votre sol, que faire maintenant ?
Anticiper les défis liés à la portance de votre sol
Les zones agricoles à trafic élevé, telles que les chemins d’accès, les aires de stockage d’engins, et les zones de raclage, sont particulièrement vulnérables aux problèmes liés à la portance du sol. L’un des problèmes les plus courants est la compaction du sol, qui se produit lorsque les particules de sol sont pressées ensemble, réduisant la porosité et la capacité d’infiltration de l’eau. Cela entraîne une augmentation du ruissellement, des problèmes de drainage, et la formation d’ornières et de zones boueuses, surtout pendant les saisons humides. Ces conditions peuvent entraver le mouvement des véhicules, augmenter le risque d’accidents et réduire l’efficacité opérationnelle.
Les zones de stockage peuvent également subir une dégradation structurelle, avec des sols incapables de supporter le poids des équipements stockés, conduisant à des dommages matériels et potentiellement à des coûts de réparation élevés.
Face à ces défis, plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre pour améliorer la portance dans ces zones critiques. L’amendement du sol, par l’ajout de matière organique ou de gravier, peut aider à améliorer la structure du sol et sa capacité de charge. Le drainage est une autre solution cruciale, impliquant l’installation de systèmes de drainage souterrains ou de fossés de surface pour éliminer l’excès d’eau, stabilisant ainsi le sol.
Les méthodes de gestion, telles que la rotation du trafic, l’utilisation d’équipements à faible pression au sol, et la planification des opérations pendant les périodes où le sol est moins susceptible d’être compacté, sont également efficaces.
Les dalles alvéolaires
L’installation de surfaces renforcées, comme les dalles alvéolaires, sont une solution durable. L’intérêt de cette solution est qu’elle agit sur les variables-clés qui ont été évoquées ci-dessus. Celles qui définissent la durabilité : tant du point de vue de l’environnement que du point de vue de la durée de vie.
En distribuant la charge, en facilitant le drainage, et en prévenant la dégradation du sol, même sous la pression de trafics lourds et constants, les dalles alvéolaires, telles qu’ECORASTER TE 50, sont une solution idéale.
De 5 cm d’épaisseur, c’est est la plus résistante de la gamme. Une fois remplie, elle résiste à une charge supérieure à 800 t/m². Fabriquée en matériau 100% recyclé et recyclable, comme toutes les dalles ECORASTER elle est garantie 20 ans.
ECORASTER
Pour mémoire : Ces dalles sont fabriquées à partir de polyéthylène recyclé, affirmant ainsi leur engagement envers la durabilité environnementale. Leur conception unique en alvéoles permet une distribution uniforme du poids, réduisant la pression directe sur le sol. Le système est conçu pour être emboîté, facilitant une installation rapide et efficace.
Avantages des dalles alvéolaires pour la portance des sols : Les dalles ECORASTER distribuent la charge sur une plus grande surface, réduisant ainsi la compaction du sol et la formation d’ornières. Leur structure alvéolaire prévient l’érosion en confinant le sol, tout en permettant un drainage optimal et l’infiltration de l’eau, ce qui est crucial pour maintenir l’équilibre hydrique du sol et prévenir la saturation en eau et la boue.
Installation : L’installation des dalles ECORASTER nécessite une préparation minutieuse du site. Cela commence par le déblaiement de la zone, suivi de la création d’une fondation solide, souvent composée d’une couche de gravier compacté. Les dalles sont ensuite posées et emboîtées ensemble, formant une surface stable. Le processus se termine par le remplissage des alvéoles avec du sol, du gravier, ou de l’herbe, selon les besoins spécifiques du site.
Capacité de charge et résistance à la pression: Les dalles ECORASTER sont remarquablement résistantes, capables de supporter des charges élevées, ce qui les rend idéales pour les zones agricoles avec un trafic d’engins lourds. Leur conception robuste permet de résister à la pression des véhicules, même dans des conditions climatiques extrêmes, garantissant une longévité et une performance constantes.